Entraînement-type : Déstructuration du récit

Cours 2 : Déstructuration du récit


ECHAUFFEMENT

A) 1-2-3-4-5-6-7 (10’)

En cercle. Chacun son tour. On compte jusqu’à 7 en posant sa main sur la région entre le torse et l’épaule à gauche ou à droite pour montrer la direction. 

Si quelqu’un se trompe, un tour de cercle. 

Au fur et à mesure, on substitue le geste et/ou le son d’un des chiffres pour autre chose. 

Exemple : le 7 se fait avec les deux bras parallèles devant le corps et la direction est marquée par le bras du haut. On ne dit plus le chiffre 7.  


B) Collaboration et décrire un lieu (20')

B1 : Une machine (son et geste)

B2) A tour de rôle, les élèves viennent décrire un objet dans un même espace. Au début, on donne le type de lieu qu’on décrit, puis les élèves doivent par écoute comprendre ce qui est posé par les autres. Les élèves restent mimer l’objet lorsque les autres continuent de compléter le tableau. 

Idées 1er lieu 

  • le salon d’une star de cinéma
  • une chambre d’une pyramide jamais ouverte
  • les cachots d’un château du Moyen-Âge
  • etc…

B3) Réaliser un lieu (photo qui s’anime)

Vous faites des groupes (environ 4-6 personnes par groupe). Vous donnez un lieu que les élèves doivent réaliser en un minimum de temps. Quand vous tapez dans vos mains. Le lieu s'anime. 


Liste de lieu : 

- Supermarché, caisse

- Bus

- Atelier/garage

- Hôpital, urgences

- Cimetière

- Aéroport

- ...

C) Association de mots (10’)

VERSION 1 : associer avec le mot précédent.

VERSION 2 : dire n’importe quel mot associé ou non avec le précédent. Se regarder dans les yeux. pour mieux entendre les mots. 

—> on peut tricher et préparer

—> je ne peux pas être dans votre tête mais essayer de vider votre tête et de ne pas prévoir de mot. Vous entendez un mot, vous ouvrez la bouche et regardez ce que vous dites. Répétition, un mot déjà dit, aucune importante. 

!! Posture physique change

!! Les mots circulent plus vites.

!! Les mots sont bien associés voire mieux que dans l’exercice 1.

—> Version 1, on cherche à donner ce que j’attends comme la bonne association, ça ralentit, ils jugent leurs idées. —> spontanéité ! 

Exercices

A) Exercice : Raconter une histoire à 2 (rappel oui et...) : (10’)

Par paires, les élèves racontent une histoire. 

L’élève A fait une proposition et l’autre la répète en disant “oui et”. 

  • le Dragon arrive au château
  • Oui, le Dragon arrive au château et il frappe à la porte
  • Oui, il frappe à la porte et la porte s’entrouvre en grinçant. 
  • Oui, la porte s’entrouvre en grinçant et une gargouille l’attend avec une arbalète 

etc….

Très important, le “oui … et …”. Il est réellement difficile d’accepter les propositions faites par les autres car nous avons tous des envies différentes. 

Attention : 

  • pas de oui… mais… = NON ! 
  • ou de oui…. car… ou oui… parce que… = on préfère expliquer plutôt que de s’engager

L’idée est vraiment d’accentuer sur l’acceptation des idées de l’autre.

Attention de ne pas dire “Mais” ni, car, ni parce que, etc… 

→ s’investir dans l’histoire à construire avec l’autre.


B. Le Nerf de l'Histoire (Story Spine simple) (10')

Un format plus court, idéal pour débuter ou pour se concentrer sur les fondations (Plateforme et Événement Déclencheur).

Déroulement : Les élèves racontent une histoire ensemble, en cercle, en s'en tenant initialement à trois phrases :

1. Il était une fois... (Établit le protagoniste et son monde)

2. Et tous les jours... (Établit la normalité ou la plateforme)

3. Et/mais un jour... (Brise la routine, crée l'événement déclencheur)

Progression : Une fois la compréhension installée, vous pouvez ajouter les phrases suivantes pour introduire la notion de conséquences et de résolution :

4. Et à cause de cela... (Développe les conséquences / Monte les enjeux)

5. Et finalement... (Mène à la conclusion ou au climax)

Objectifs Pédagogiques Clés :

Plateforme (Platform) : Insister sur la nécessité d'établir la normalité du personnage avant que le trouble ne survienne. Une plateforme riche en détails inspire l'imagination et rend les choix subséquents plus évidents.

Cause à effet : Le passage de la routine (2) à l'événement (3) doit être un choix évident qui propulse le récit

Éviter les gags/l'originalité forcée : En début de parcours, les improvisateurs doivent s'habituer à faire des choix « évidents » plutôt que de chercher l'originalité à tout prix, ce qui mène souvent au sidetracking (détournement) ou à la rupture narrative

C) Exercice : une histoire dans le désordre (10’)

Les élèves se mettent tou·te·s du même côté de la salle. 

Les un·e après les autres, ils·elles viennent dire une phrase.

A la fin toutes les phrases doivent former une histoire. Elles ne sont pas dites dans l’ordre de l’histoire et donc il faut avoir une vision globale de l’histoire, boucher les trous.

Au début, on peut faire répéter les phrases déjà posées si besoin. 

!!! il faut trouver un équilibre entre boucher les trous pour que l’histoire soit compréhensible et prendre des risques pour que l’histoire soit intéressante

!!! ne pas trop se formaliser si les histoires partent dans tous les sens au début. Il faut surtout que les élèves ne réfléchissent pas trop.

→ Force du collectif. Raconter seul·e une histoire dans le désordre ainsi, c’est pas possible. A 12, c’est faisable. De plus, on a une diversité d’idée folle car chacun a mis sa petite pierre. Collaborer entre des individus tou·te·s différent·e·s amène à faire de grande chose, originale et à dépasser ce qu’on peut faire seul·e. Pour ça, il faut respecter les phrases des autres, ce qu’ont proposé les autres. 

D) Scène de début - Scène de fin (15-20')
Donner une scène de début et une scène de fin.
Les élèves ont 1' pour passer de l'une à l'autre en petit groupe.
Challenge de la logique des événements. 
Utilisation de l'absurde. Crédibilité/surprise ? 

Jeu

A) Début de la fin (15-20')
Répartir les joueur·euse·s en petits groupe. 
Demander à chaque groupe de préparer une fin intense ou assez dense. 
Un autre groupe aura 2-3 minutes pour arriver à cette fin. 
Attention, l'idée c'est de reprendre les enseignements de l'exercice d'avant. Il faut partir d'assez loin pour que le public se dise "Comment vont-iels arriver à cette fin ?". 
Si les groupes n'arrivent pas à partir d'assez loin ou pour augmenter la difficulté, donner le point de départ avec une action ou une scène précise. 
Attention : les élèves ont un peu tendance à trop parler et à passer uniquement par la parole et pas d'ancrer leur personnage dans des actions et des événements qui est vraiment la clef pour déconstruction du récit. (écouter le podcast pour plus d'info) 

B) Dégressive (20')
Donner un thème. Demander à une équipe de jouer une impro de 3'.
Ensuite, rejouer cette impro en 1'30''. Puis 45'', puis 15''.
Débriefer sur l'utilité d'avoir des moments forts. Des passages significatifs tant d'un point de vue visuel que pour les phrases jouées. Que garde-t-on de l'impro de départ ? Pourquoi ? 

C) Progressive (20')
Même exercice mais proposant aux élèves de passer d'une impro de 30'' à une impro d'une minute. Puis 2'', puis 3' par exemple. L'idée n'est pas d'aller forcément plus loins mais aussi de donner plus d'éléments d'explications à l'intérieur d'une scène ou d'amener des flash-back ou que l'on comprenne pourquoi tel ou tel événement est arrivé. 
Ici encore, débriefer les éléments ajoutés. Sont-ils pertinents ? Pourquoi ? Etc. 

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