-
1 Atelier de reprise : dynamique de groupe
-
2 Destructuration du récit : Début de la fin - Dégressive - Progressive
-
3 Libre
-
4 Intentions de jeux : variation des données des enjeux (personnages, contexte, lieu, etc.)
-
6 Être attentif aux erreurs ou aux imprévus & savoir les intégrer de manière créative
Entraînement-type : Dynamique de groupe & histoire
ECHAUFFEMENT
A) ZIP-ZAP-ZOP (10’)
étape 1 :
En cercle. Le·la coach lance un Zip en direction de quelqu'un.
Cette personne pointe à son tour quelqu'un d'autre en disant Zop.
Puis cette 3ème personne repointe quelqu'un en disant à nouveau Zip.
étape 2 :
En cercle. Le·la coach lance deux Zip en même temps. Et les deux personnes qui reçoivent un Zip doivent passer en même temps le Zop. Puis les deux personnes qui reçoivent le Zop relance en même temps un Zip. La synchronicité est ultra importante dans cette 2ème phase.
Quelqu'un peut recevoir les deux éléments en circulation, il donnera en même temps ces deux éléments à deux autres personnes.
B) Exercice du miroir sans meneur·euse (5')
Les élèves sont par deux et doivent répliquer les mêmes mouvement ensemble comme un miroir. Il n'y a pas besoin d'aller vite, le but est surtout d'être synchrone.
Dans cette variante, il n'y pas de meneur·euse établi, les deux côtés mènent et suivent à tour de rôle. L'objectif étant que le prof ne doit pas savoir qui mène quand vous regardez la scène.
C) Pinguin-zombies (10’)
Mise en place
- Disposer autant de chaises que de participant·e·s + 1.
- Tout le monde s’assoit, sauf une chaise laissée libre.
- Le ou la formateur·rice se place à l’opposé de la chaise vacante et incarne le pingouin zombie : démarche maladroite de pingouin + grognements/zombie (Gnak Gnak Gnak).
Déroulement
Règles essentielles
1. Interdiction de courir.
2. Dès qu’on se lève, on doit changer de chaise (interdiction de se rasseoir immédiatement sur la même).
3. Interdiction de courir. (oui, encore une fois, c’est volontaire et crucial).
Objectifs pédagogiques
- Exercice impossible : le zombie finira toujours par s’asseoir, c’est le jeu.
- Insister sur l’idée que le groupe réussit quand il fonctionne en synergie silencieuse, pas quand une seule personne “dirige”.
- Attention à l’énergie : rappeler la règle “pas de course” car l’instinct pousse souvent à accélérer.
- Observer : qui prend des initiatives, qui bloque, qui collabore… c’est un outil de lecture des dynamiques de groupe.
Exercices
A) Une histoire, un mot à la fois (Word At A Time) (10')
Bien que l'objectif ne soit pas directement le schéma quinaire, cet exercice développé par Keith Johnstone force les élèves à se concentrer sur l'instinct plutôt que sur l'analyse ou l'anticipation.
• Déroulement : Les élèves racontent une histoire en cercle, chacun ajoutant un seul mot à la fois.
• Objectif : Ne pas réfléchir et « oser lancer le premier mot » qui vient. Cela permet d’éviter de contrôler l'histoire, ce qui est souvent une difficulté pour les improvisateurs.
B) Une histoire, 3 mots à la fois (10')
Raconter une histoire mais chaque élève ne peut dire que 3 mots uniquement à chaque tour. Mettre 4 élèves en ligne, à tour de rôle, 3 mots pour raconter l’histoire :
Élève 1 : La petite grenouille..
Élève 2 : voulait sortir de...
Élève 3 : l’étang où il...
Élève 1 : y avait un...
Élève 2 : gros gros crocodile….
Élève 3 : qui n’avait pas…
Élève 1 : fait sa toilette...
Élève 2 : depuis trop trop...
Élève 3 : longtemps et c’est…
...
Mise en contexte pour les élèves :
- La personne qui mène l’atelier joue une méchante personne comme dans James Bond. (Machiavélique et sans pitié).
- Devant lui·elle, on lui a dit que se tiennent les meilleurs conteur·euse·s du monde.
- Il·elle ne parle pas la langue des conteurs.
- Les élèves se tiennent sur une trappe qui sera actionnée si les conteurs ne croient plus en leur histoire. Vous tomberez tou·te·s ensemble dans la fosse (solidarité).
- Les élèves doivent quand le levier de la trappe est actionné, lever les bras au ciel et mourir en faisant “aaaaaaaaah !”
- Le méchant ne fait pas attention aux problèmes de grammaire, syntaxe, etc.. Langage corporel et l’attitude uniquement.
—> sourire même quand tout s’écroule
—> bafouiller, hésiter, nerveux : montre qu’il y a un problème.
—> peut importe ce qu’il se passe, le groupe doit faire comme s’il allait gérer.
—> Avoir l’air confiant et heureux quand on est en danger !
!!! Happy, healthy & sexy : attitude en tout temps !
// Lien avec l’enseignement. La posture et la manière dont sont dites les choses compte aussi beaucoup. Expliquez la fois où vous avez réussi un oral où vous ne saviez rien juste en étant sûr de vous / ou la fois où vous avez eu ce job / ou… un commentaire perso pour que les élèves se rendent compte que leur attitude compte. Et ensuite, il faut foirer en se marrant. en acceptant l’échec. Beaucoup ne voudront pas lever les bras (pas d’acceptation de l’échec).
C) La Relance par le Cri (ou Relance Spontanée) (10')
Objectifs principaux :
1. Dédramatiser le Blocage : L'exercice vise à transformer l'hésitation ou l'inconfort (le blocage créatif) en un moment théâtral et libérateur, rendant l'échec « marrant » (It’s FUN to Fail).
2. Forcer la Spontanéité et l'Acceptation : En exigeant une réaction immédiate, il empêche l'improvisateur de réfléchir de manière trop analytique et encourage l'impulsion instinctive.
3. Renforcer la Solidarité du Groupe : Le fait que le groupe doive immédiatement soutenir l'improvisateur en difficulté renforce le travail collaboratif.
Concepts Pédagogiques Clés à Aborder
1. L'Acceptation Joyeuse de l'Échec
Le fait de crier « Aaaah » en levant les bras revient à célébrer l'échec. L'improvisation est souvent freinée par le désir d'être « bon, intelligent, original et drôle ». En forçant une expression physique et sonore de la détresse créative (lever les bras et crier), vous demandez aux élèves de dédramatiser leur peur de mal faire.
• Posture requise : L'attitude est primordiale. L'élève doit se montrer « confiant et heureux » même en situation de danger ou d'échec. Comme l'enseigne l'exercice « J’ai foiré ! », il faut accepter l'échec avec un « grand sourire et du bonheur ». Vous leur enseignez ainsi que « foirer, c’est marrant ! ».
• Empathie : Les autres membres du groupe doivent montrer de l’empathie pour ceux qui acceptent l'échec.
2.Briser le Processus Intellectuel (Thinking)
Le moment de blocage est souvent le résultat d'un « stress écrasant » qui pousse l'improvisateur à « essayer trop fort ». C'est le moment où le cerveau cherche à construire l'histoire intellectuellement plutôt que d'agir spontanément.
• Le cri comme libération : Le cri extériorise la tension physique et psychologique causée par la peur d'échouer. Les exercices qui engendrent une « énergie ludique » et poussent le comédien à travailler de façon instinctive l'aident à ignorer la « voix dans [sa] tête » qui juge et critique.
• Lâcher-prise : En forçant une réaction immédiate (reprise du dernier mot), vous supprimez le temps de planification et obligez l'élève à faire confiance à l'impulsion.
3. La Pression de l'Immédiateté (Action/Réaction)
Le fait que la narration doive se poursuivre sans interruption sur la base du dernier mot prononcé est une contrainte de l'action constante.
• Passer le relais : La reprise immédiate du dernier mot ou de la dernière action par le partenaire est un mécanisme de « Feedforward », anticipant la nécessité de l'action suivante pour que la composition se poursuive.
• Construction collaborative : Lorsque l'improvisateur n'est pas certain, il lève la main pour crier, et le groupe est obligé de prendre le relais. Cela met en lumière la « force du collectif ».
Déroulement Suggéré (Par groupes de 4-5)
1. Mise en place : Le groupe est en cercle ou en ligne. L'élève A commence une narration simple.
2. Le Blocage : Dès que l'élève A se sent bloqué, hésite, ou ressent de l'inconfort, il lève les bras au ciel et crie « Aaaah ! » avec un enthousiasme joyeux (ou une expression dramatique, selon la consigne choisie).
3. La Relance : Un autre élève (B) doit immédiatement reprendre la narration en utilisant le dernier mot prononcé par A comme point de départ pour la phrase suivante.
4. Enchaînement : Le récit continue (Élève B, puis C, etc.) jusqu'à ce qu'un nouveau blocage survienne et qu'un autre membre du groupe prenne le relais après le cri.
En encourageant la sincérité du cri et l'abandon du désir de contrôle, vous permettez à vos élèves de s'entraîner à une réactivité élevée, condition sine qua non pour des improvisations fortes. C'est un exercice de changement, qui est au cœur de la narration : quelque chose de nouveau doit se passer quand on se concentre sur le changement et qu'on s'autorise à être transformé.
D) La Focalisation active par la répétition (5')
Cet outil garantit que chaque proposition est non seulement acceptée, mais complètement intégrée à la narration du partenaire avant que la scène ne progresse.
La Technique : Répéter l'idée du partenaire
Pour s'assurer que les comédiens sont pleinement connectés à ce que l'autre vient d'offrir, demandez-leur de répéter la proposition de leur partenaire avant d'y répondre.
• Exemple : Si votre partenaire dit : « J'ai couché avec ton frère », vous répondez : « Tu as couché avec mon frère ».
• Le bénéfice de la répétition :
◦ Intégration de l'offre : Répéter l'idée de votre partenaire force une acceptation complète, l'intégrant ainsi pleinement. Il devient alors plus probable que la réponse soit bâtie sur l'idée du partenaire plutôt que de tirer l'histoire dans une nouvelle direction.
◦ Focus et calme : Répéter permet aux comédiens de se calmer, de se reconnecter au moment présent et de créer un effet dramatique. L'improvisateur n'a pas besoin de chercher immédiatement une réplique intelligente, car une partie du texte lui est déjà donnée, facilitant la suite.
◦ Vérité relationnelle : La répétition a un effet dramatique et relationnel puissant. C'est une façon de s'ancrer dans la réalité de l'échange.
E) C'est génial !!!! (15’)
Déroulement de l'exercice (Par 2)
Les élèves travaillent par paires pour construire une histoire séquentielle.
1. Proposition d'action : L'élève A propose une action.
2. Règle du "Génial" : L'élève B doit répondre immédiatement en disant : « Oui c’est génial + le nom de l’action ».
◦ Exemple : Si A dit : « On marche dans le désert », B répond : "Génial, on marche dans le désert".
3. Mise en jeu : Les deux personnages réalisent l’action mimée (e.g., ils marchent dans le désert). L'action doit se faire à sincèrement, premier degré et à fond.
4. Séquence : L’élève B propose ensuite l'action suivante (e.g., « Nous buvons de l’eau dans l’Oasis »), et l’élève A répond en l'affirmant (e.g., « Génial, nous buvons de l’eau dans l’Oasis »). Les actions s'enchaînent de manière logique.
5. Jeu collectif : Les propositions doivent impérativement être faites au « On » ou au « Nous » pour maintenir le cadre collaboratif.
Conseils pour le Coaching
Pour maximiser les bénéfices de cet exercice, insistez sur les points suivants :
• L'Authenticité de l'Émotion : L'impératif est de dire « c’est génial » avec un enthousiasme sincère.
• Le Flux Logique : Rappelez aux élèves que la force de l'improvisation réside dans l'enchaînement des conséquences et la progression graduelle, plutôt que dans les sauts d'étapes. Une action doit toujours découler de la précédente.
• Le Rôle du Feedback : L'expression « C'est génial ! » sert de point focal d'affirmation, permettant aux élèves de se concentrer sur l'acceptation immédiate.
E) La variante de la « sélection qualitative » : Yes Let’s/Nope (15')
Pour aborder le concept où les élèves peuvent refuser une proposition tout en maintenant une dynamique positive, l'exercice Yes Let’s/Nope (Oui Faisons-le/Non) est particulièrement adapté.
Objectif et Concepts Clés : Cet exercice permet aux élèves de développer leur sens critique et de comprendre que la progression de l'histoire dépend de la qualité des offres acceptées, tout en offrant la « permission » de prendre des risques.
Déroulement :
1. Les élèves travaillent par deux.
2. L'élève A propose une suggestion pour continuer l'histoire ou l'action (« Faisons ceci »).
3. L'élève B répond soit :
◦ Oui, allons-y! auquel cas les deux joueurs agissent selon la suggestion.
◦ Non, pas trop, s'ils n'aiment pas la suggestion.
4. Il est impératif que le « Non, pas trop » soit lancé avec légèreté et joie pour inspirer une meilleure suggestion.
5. Le partenaire qui dit « Non, pas trop ! » est désigné comme responsable du contrôle qualité. Si l'élève A se contente de propositions faibles, l'élève B devrait essayer de lui forcer la main en lui disant « Non, pas trop ».
Cet outil est efficace pour entraîner les improvisateurs à choisir la bonne proposition et à assumer que l'autre joueur se charge de la direction créative.
2. Le rôle du rejet dans la narration
Il est crucial de souligner que même un blocage (dire "non" ou refuser une offre) n'est pas nécessairement destructeur s'il sert l'histoire.
Dans l'improvisation, un Blocage (Block) empêche le développement de l'idée ou nie la réalité de l'offre faite. Cependant, si votre partenaire vous demande en scène : « Veux-tu m'épouser ? », une réponse par la négative (« Non ») ne bloque pas la scène, mais crée immédiatement une histoire sur l'amour non partagé, développant ainsi le récit.
Le principe d'accepter développe l'idée et la continue vers l'avenir, tandis que bloquer tue l'idée proposée. Pour les débutants, il est préférable d'insister sur l'acceptation; pour les élèves plus expérimentés, l'instructeur peut se permettre de laisser passer des refus ou des blocages triviaux s'ils sont faits pour un choix de personnage ou un effet de jeu délibéré.
Jeu
1. L'Autonomie de la Sortie : Identifier la Conclusion Organique (30')
L'improvisation s'arrête souvent lorsqu'un problème est résolu, rendant la scène « morte » ou tombant à l'eau. L'un des défis majeurs pour les improvisateurs est de ne pas « s'enliser » dans le milieu d'une scène, mais de passer habilement à l'étape suivante ou de conclure.
Concepts Pédagogiques liés à la fin de scène :
• Le Service de l'Histoire : Quitter la scène parce qu'elle est terminée (plutôt que de la laisser s'éteindre en dialogues futiles) sert le récit. L'improvisateur doit comprendre que le dénouement ne doit pas nécessairement être une victoire personnelle, mais doit servir l'histoire.
• Encourager la Clôture (Closure) : Votre consigne d'oser quitter la scène encourage la recherche active d'une clôture. Si la résolution est trouvée, les joueurs peuvent quitter le plateau. L'improvisateur doit trouver une raison pour quitter la scène, que ce soit une action ou une phrase qui encadre sa sortie.
• Le Timing : L'exercice peut aider les joueurs à identifier le moment où ils ne sont plus dans l'action, mais sont « simplement en train d'ad-libber, de faire des blagues, etc. », signalant la nécessité d'un terme.
Dans cette optique, l'acte de partir devient une manière de faire avancer l'idée vers le futur, en assumant que la fin est la meilleure action pour la scène collective.
2. Le Courage de la Vulnérabilité : Céder à l'Inconfort
La consigne de quitter la scène lorsque l'improvisateur est « mal à l'aise » confronte directement la peur de l'échec et la vulnérabilité, des thèmes centraux en pédagogie d'improvisation.
Concepts Pédagogiques liés à l'inconfort :
• Libération de la Pression : Les improvisateurs sont souvent écrasés par le stress de vouloir « être bons, intelligents, originaux et drôles ». Lorsqu'un joueur se sent mal à l'aise ou manque d'idées, il commence à avoir une « tension destructrice ».
• Sincérité et Transparence : L'improvisateur doit être sincère. Sentir l'inconfort et choisir de partir plutôt que de lutter pour « avoir l'air sain » (look sane) est un acte de transparence théâtrale. Si le comédien est mal à l'aise, le public le sera également, et cela nuit à la performance.
• Solidarité du Groupe : L'improvisation non idiomatique exige que si un membre du groupe n'est plus à l'aise, le groupe doive en prendre acte. Cet exercice, en tant que rituel d'atelier, met en lumière le fait que le groupe doit être attentif aux « préoccupations personnelles de chacun de ses membres ».
• Briser les Modèles Habituels : En quittant la scène lors d'un blocage, l'acteur s'empêche d'utiliser ses « modèles habituels d'expression » et ouvre la voie à un comportement spontané.
3. Suggestions pour le Coaching et la Structuration
Pour renforcer l'impact de cet exercice, insistez sur la conscience du moment et la manière dont cette sortie affecte le partenaire restant.
A. Le « Don » du départ (Quitter par manque d'idée)
Quand un joueur quitte la scène par inconfort ou blocage, il donne en fait un « cadeau » au partenaire restant ou au groupe.
• Feedback/Analyse : Après la sortie d'un joueur due à un blocage, demandez immédiatement au partenaire restant : « Qu'est-ce qui s'est passé juste avant qu'il/elle parte ? » L'action s'arrête lorsqu'un comédien se sent mal à l'aise et cela signifie qu'il est temps de mettre fin à l'action. Le joueur restant doit ensuite justifier la sortie et reprendre le fil.
• La Règle de l'Impact : L'improvisateur qui part doit être conscient que son départ crée une rupture dans la routine et une augmentation immédiate de la tension dramatique pour celui qui reste.
Il n'y a aucune réaction pour le moment.
Partager ce contenu
Partager le lien
Partager sur les réseaux sociaux
Partager par e-mail
Veuillez s'inscrire afin de partager ce Article par e-mail.