Entraînement-type : les étapes du récit
ECHAUFFEMENT
A) ZIP-ZAP-ZOP (10’)
étape 1 :
En cercle. Le·la coach lance un Zip en direction de quelqu'un.
Cette personne pointe à son tour quelqu'un d'autre en disant Zop.
Puis cette 3ème personne repointe quelqu'un en disant à nouveau Zip.
étape 2 :
En cercle. Le·la coach lance deux Zip en même temps. Et les deux personnes qui reçoivent un Zip doivent passer en même temps le Zop. Puis les deux personnes qui reçoivent le Zop relance en même temps un Zip. La synchronicité est ultra importante dans cette 2ème phase.
Quelqu'un peut recevoir les deux éléments en circulation, il donnera en même temps ces deux éléments à deux autres personnes.
B) Pinguin-zombies (10’)
Mise en place
- Disposer autant de chaises que de participant·e·s + 1.
- Tout le monde s’assoit, sauf une chaise laissée libre.
- Le ou la formateur·rice se place à l’opposé de la chaise vacante et incarne le pingouin zombie : démarche maladroite de pingouin + grognements/zombie (Gnak Gnak Gnak).
Déroulement
Règles essentielles
1. Interdiction de courir.
2. Dès qu’on se lève, on doit changer de chaise (interdiction de se rasseoir immédiatement sur la même).
3. Interdiction de courir. (oui, encore une fois, c’est volontaire et crucial).
Objectifs pédagogiques
- Exercice impossible : le zombie finira toujours par s’asseoir, c’est le jeu.
- Insister sur l’idée que le groupe réussit quand il fonctionne en synergie silencieuse, pas quand une seule personne “dirige”.
- Attention à l’énergie : rappeler la règle “pas de course” car l’instinct pousse souvent à accélérer.
- Observer : qui prend des initiatives, qui bloque, qui collabore… c’est un outil de lecture des dynamiques de groupe.
C) Association de mots (10’)
VERSION 1 : associer avec le mot précédent.
VERSION 2 : dire n’importe quel mot associé ou non avec le précédent. Se regarder dans les yeux. pour mieux entendre les mots.
—> on peut tricher et préparer
—> je ne peux pas être dans votre tête mais essayer de vider votre tête et de ne pas prévoir de mot. Vous entendez un mot, vous ouvrez la bouche et regardez ce que vous dites. Répétition, un mot déjà dit, aucune importante.
!! Posture physique change
!! Les mots circulent plus vites.
!! Les mots sont bien associés voire mieux que dans l’exercice 1.
—> Version 1, on cherche à donner ce que j’attends comme la bonne association, ça ralentit, ils jugent leurs idées. —> spontanéité !
Exercices
A) Une histoire, un mot à la fois (Word At A Time) (10')
Bien que l'objectif ne soit pas directement le schéma quinaire, cet exercice développé par Keith Johnstone force les élèves à se concentrer sur l'instinct plutôt que sur l'analyse ou l'anticipation.
• Déroulement : Les élèves racontent une histoire en cercle, chacun ajoutant un seul mot à la fois.
• Objectif : Ne pas réfléchir et « oser lancer le premier mot » qui vient. Cela permet d’éviter de contrôler l'histoire, ce qui est souvent une difficulté pour les improvisateurs.
B) Une histoire, 3 mots à la fois (10')
Raconter une histoire mais chaque élève ne peut dire que 3 mots uniquement à chaque tour. Mettre 4 élèves en ligne, à tour de rôle, 3 mots pour raconter l’histoire :
Élève 1 : La petite grenouille..
Élève 2 : voulait sortir de...
Élève 3 : l’étang où il...
Élève 1 : y avait un...
Élève 2 : gros gros crocodile….
Élève 3 : qui n’avait pas…
Élève 1 : fait sa toilette...
Élève 2 : depuis trop trop...
Élève 3 : longtemps et c’est…
...
Mise en contexte pour les élèves :
- La personne qui mène l’atelier joue une méchante personne comme dans James Bond. (Machiavélique et sans pitié).
- Devant lui·elle, on lui a dit que se tiennent les meilleurs conteur·euse·s du monde.
- Il·elle ne parle pas la langue des conteurs.
- Les élèves se tiennent sur une trappe qui sera actionnée si les conteurs ne croient plus en leur histoire. Vous tomberez tou·te·s ensemble dans la fosse (solidarité).
- Les élèves doivent quand le levier de la trappe est actionné, lever les bras au ciel et mourir en faisant “aaaaaaaaah !”
- Le méchant ne fait pas attention aux problèmes de grammaire, syntaxe, etc.. Langage corporel et l’attitude uniquement.
—> sourire même quand tout s’écroule
—> bafouiller, hésiter, nerveux : montre qu’il y a un problème.
—> peut importe ce qu’il se passe, le groupe doit faire comme s’il allait gérer.
—> Avoir l’air confiant et heureux quand on est en danger !
!!! Happy, healthy & sexy : attitude en tout temps !
// Lien avec l’enseignement. La posture et la manière dont sont dites les choses compte aussi beaucoup. Expliquez la fois où vous avez réussi un oral où vous ne saviez rien juste en étant sûr de vous / ou la fois où vous avez eu ce job / ou… un commentaire perso pour que les élèves se rendent compte que leur attitude compte. Et ensuite, il faut foirer en se marrant. en acceptant l’échec. Beaucoup ne voudront pas lever les bras (pas d’acceptation de l’échec).
B) Raconter une histoire à 2 (rappel oui et...) : (10’)
Par paires, les élèves racontent une histoire.
L’élève A fait une proposition et l’autre la répète en disant “oui et”.
- le Dragon arrive au château
- Oui, le Dragon arrive au château et il frappe à la porte
- Oui, il frappe à la porte et la porte s’entrouvre en grinçant.
- Oui, la porte s’entrouvre en grinçant et une gargouille l’attend avec une arbalète
etc….
Très important, le “oui … et …”. Il est réellement difficile d’accepter les propositions faites par les autres car nous avons tous des envies différentes.
Attention :
- pas de oui… mais… = NON !
- ou de oui…. car… ou oui… parce que… = on préfère expliquer plutôt que de s’engager
L’idée est vraiment d’accentuer sur l’acceptation des idées de l’autre.
Attention de ne pas dire “Mais” ni, car, ni parce que, etc…
→ s’investir dans l’histoire à construire avec l’autre.
C. Le Nerf de l'Histoire (Story Spine simple) (20')
Un format plus court, idéal pour débuter ou pour se concentrer sur les fondations (Plateforme et Événement Déclencheur).
Déroulement : Les élèves racontent une histoire ensemble, en cercle, en s'en tenant initialement à trois phrases :
1. Il était une fois... (Plateforme) : Cette étape sert à établir la situation stable et la normalité des personnages, permettant au public de s'y connecter et de comprendre le monde dans lequel ils évoluent.
2. Et tous les jours... (Routine) : Elle renforce la stabilité et la routine du personnage ou du monde.
3. Et/Mais un jour... (Bascule/Élément Déclencheur) : C'est le moment de la rupture de la routine (Break in the Routine), l'événement qui met le héros en difficulté et lance l'action dramatique.
Progression de l'exercie : Une fois la compréhension installée, vous pouvez ajouter les phrases suivantes pour introduire la notion de conséquences et de résolution :
4. Et à cause de cela... (Montagnes Russes/Augmentation des Enjeux) : Cette phase développe les péripéties et augmente les enjeux (Raise the Stakes) pour le protagoniste. L'utilisation consciente de « Et à cause de cela » permet d’approfondir l’histoire, en évitant le déraillement ou la distraction par l'originalité inutile.
5. Et finalement... (Plateforme Finale/Résolution) : L'histoire se conclut par une résolution, un élément rééquilibrant, ou la transformation de la relation/du personnage.
L'accent doit être mis sur la simplicité et la logique; si l'on cherche trop longtemps, l'histoire devient inutilement compliquée.
Objectifs Pédagogiques Clés :
• Plateforme (Platform) : Insister sur la nécessité d'établir la normalité du personnage avant que le trouble ne survienne. Une plateforme riche en détails inspire l'imagination et rend les choix subséquents plus évidents.
• Cause à effet : Le passage de la routine (2) à l'événement (3) doit être un choix évident qui propulse le récit
• Éviter les gags/l'originalité forcée : En début de parcours, les improvisateurs doivent s'habituer à faire des choix « évidents » plutôt que de chercher l'originalité à tout prix, ce qui mène souvent au sidetracking (détournement) ou à la rupture narrative
D) Exercice : une histoire dans le désordre (10’)
Les élèves se mettent tou·te·s du même côté de la salle.
Les un·e après les autres, ils·elles viennent dire une phrase.
A la fin toutes les phrases doivent former une histoire. Elles ne sont pas dites dans l’ordre de l’histoire et donc il faut avoir une vision globale de l’histoire, boucher les trous.
Au début, on peut faire répéter les phrases déjà posées si besoin.
!!! il faut trouver un équilibre entre boucher les trous pour que l’histoire soit compréhensible et prendre des risques pour que l’histoire soit intéressante
!!! ne pas trop se formaliser si les histoires partent dans tous les sens au début. Il faut surtout que les élèves ne réfléchissent pas trop.
→ Force du collectif. Raconter seul·e une histoire dans le désordre ainsi, c’est pas possible. A 12, c’est faisable. De plus, on a une diversité d’idée folle car chacun a mis sa petite pierre. Collaborer entre des individus tou·te·s différent·e·s amène à faire de grande chose, originale et à dépasser ce qu’on peut faire seul·e. Pour ça, il faut respecter les phrases des autres, ce qu’ont proposé les autres.
Jeu
Un Début, un Milieu et une Fin (Contraintes de Structure) (30')
Cet exercice permet de mettre en lumière la nécessité de progresser dans la narration collective et de réutiliser les éléments posés.
• Déroulement : Séparer les élèves en 3 groupes. Une même improvisation est jouée en forme de poursuite. Chaque groupe est en charge d'une partie : le Début (situation initiale, personnages, élément déclencheur), le Milieu (péripéties, actions découlant du déclencheur), et la Fin (solution, rééquilibrage).
• Intérêt : Il rend attentif à la nécessité de la progression de l’histoire et à la réutilisation des éléments (personnages, lieux, etc.) placés au préalable
Il n'y a aucune réaction pour le moment.
Partager ce contenu
Partager le lien
Partager sur les réseaux sociaux
Partager par e-mail
Veuillez s'inscrire afin de partager ce Article par e-mail.